LE PATRIMOINE DE LAGNIEU
Le patrimoine de Lagnieu est assez méconnu. Pourtant, il mérite qu’on s’y attarde.
Mais le patrimoine, c’est aussi nos fêtes traditionnelles populaires qui perdurent de génération en génération et qui forgent l’âme de notre ville.
LE PATRIMOINE DE LAGNIEU
Le blason de Lagnieu
Véritable identité de la ville, ce blason n’a que très peu évolué au fil des siècles. Il représente l’agneau de Saint-Jean-Baptiste, le saint patron de la ville et il est surmonté des remparts de la vieille ville. Les habitants de Lagnieu sont très attaché à ce blason.
Le château de Montferrand et sa salle des peintures
Du XV°siècle, inscrit au registre des monuments historiques, c’est une ancienne pièce maîtresse de la fortification de la ville. La salle des peintures retrace le mariage d’un puissant personnage en 1468.
Visiter le chateau
Le chateau se visite sur demande, à condition d’être un groupe d’au moins 10 personnes. Il convient de s’adresser à l’accueil de la mairie.
La tour de Montverd
Construction moyenâgeuse, c’est une imposante tour de forme cylindrique, ornée de sa couronne crénelée, qui a certainement dépassé le millénaire. Elle domine sur la colline entre Vaux en Bugey et Lagnieu.
Le colombier de Biaune.
Le pigeonnier de Biaune date du 16ème siècle. Pierre Guinet de Lagnieu fut autorisé à construire ce pigeonnier le 24 mai 1546, par Charlotte d’Orléans, duchesse de Nemours, marquise de Saint Sorlin.
En contrepartie, il s’engageait à verser chaque année à la saint Michel, 9 deniers de « servis ».
Pierre GUINET qui possédait de vastes propriétés au lieu dit « La Croix », obtint ce privilège et par la suite ses enfants furent anoblis.
Il a été sauvé in extremis grâce à la mobilisation de la municipalité de Lagnieu. Une restauration réussie avec un toit en lauzes, une charpente en bois de sapin, un mur en pierres sèches, une échelle tournante, une rampe d’envol et 400 petites niches pour pigeons appelées « boulins ».
Le Grangeon du Vieux Château
Datant de 1860, formé d’une seule pièce, bâti avec des murs en pierres, d’une charpente en bois recouverte de tuiles, le grangeon bugiste était un espace de vie, un endroit paisible qui conserve une fraicheur naturelle, un lieu de repos après les longues journées de travail.
C’était un lieu de convivialité où on y dégustait le vin et les produits du terroir, où étaient partagés des instants de vie et de joie.
Aujourd’hui, c’est un petit musée participatif de la vigne où l’on peut découvrir un nombre impressionnant d’objets et d’outils en rapport avec le travail de la vigne.
La croix de Bramafan et sa table d’orientation
Située à 586 mètres d’altitude, la croix du Bramafan surplombe la ville. Elle est la balade préférée des lagnolans qui n’hésitent jamais à “monter au Bramafan” le panorama exceptionnel : la ville, les méandres du Rhône qui séparent l’Ain et l’Isère, la plaine de l’Ain et son parc industriel, au loin Lyon et les monts du Lyonnais.
Chaque année, le comité des fêtes organise en fin de journée une montée avec repas tiré du sac. Après avoir regardé le coucher du soleil, la descente se fait à la lampe de poche. Les enfants adorent !
Plusieurs itinéraires sont possibles pour rejoindre la croix, selon son envie ou son degré de forme.
Les fontaines et lavoirs
Plusieurs ruisseaux traversent la ville. Ils alimentent encore aujourd’hui des lavoirs et des fontaines. Le plus beau lavoir est probablement celui des Fontaines d’Or, situé en haut de la rue Pasteur. Sans oublier ceux de Posafol et Proulieu ! Deux fontaines encore en activité sont situées place de l’Église et place de la Liberté.
Les croix et les calvaires
Il suffit de se promener pour voir au bord de la route des calvaires, ces croix qui protégeaient les pèlerins pendant leurs voyages (presque toutes du XIXème.).
Une particularité, la croix de la passion du jubilé de 1858 situé dans l’ancien cimetière.
L’église Saint-Jean Baptiste
avec le retable de la Vierge au Manteau, datant du XV° siècle, des statues en provenance de la chartreuse de Portes et des tableaux inscrits au titre des monuments historiques.
Les chapelles
La chaplle Saint-Roch de Posafol, construite au cours du XIVème.
La chapelle Saint Hillaire de Proulieu, restaurée puis agrandie au milieu du XIX° siècle.
La chapelle du Plastre de la Croix, au cimetière, construite vers 1460 en l’honneur de Saint-Sébastien et Saint-Bernardin.
LES FÊTES POPULAIRES
La foire de la Saint-Vincent
Lagnieu était un pays de vignobles. Toute la vie du pays se trouvait donc tributaire du travail de la vigne qui en donnait le rythme.
Pour la Saint-Vincent (22 janvier) jour de foire et aussi jour de fête des vignerons, il y avait un office religieux à l’église, où la hallebarde garnie de raisins était présente. Puis un grand banquet où le vin était offert par les vignerons. Actuellement, la tradition du banquet est maintenue par l’organisation d’une matinée festive…mais il n’y a plus guère de vignerons.
Les conscrits
En ce qui concerne les fêtes et réjouissances populaires, c’étaient les « conscrits », c’est à dire les garçons devant partir l’année suivante au service militaire, qui en étaient les animateurs.
Aujourd’hui, les conscrits sont ceux qui fêtent une dizaine, de 0 à 100 ans. Ces “classards” se retrouvent un dimanche matin pour défiler dans le rues avant de réunir pour un banquet convivial. C’est l’occasion de revoir des personnes perdues de vue, des amis d’enfance mais aussi de connaître de nouveaux lagnolans.
Carnaval et Mardi-Gras
Le bal de la Saint-Nicolas ouvrait les festivités de la « classe ». Puis c’était la Saint-Clair, deuxième patron de Lagnieu (2 janvier), où les conscrits offraient la brioche aux habitants, le tout avec quelque musique, et un char décoré. Venaient ensuite les grandes festivités du carnaval.
La « sous-classe » c’est à dire ceux qui allaient devenir conscrits à la Saint-Nicolas suivante, venait prêter main forte.
Le dimanche, c’était un défilé de chars sur un thème précis, dont souvent un homme politique ou un habitant du pays faisait les frais.
Sur un des chars trônait Carmentran (Carême entrant) mannequin bourré de paille.
Le jour de Mardi-gras, Carmentran était décapité sur la place de la Liberté, au milieu d’un attroupement de tous les enfants, puis jeté sur les balcons à l’aide d’un « chari », grande bâche tenue par de robustes gaillards de la « sous-classe », pendant que la classe collectait dons et vin !
A la nuit tombée, Carmentran était brûlé sur la place. Dans la nuit des groupes de jeunes, conscrits ou non faisaient « l’échelle ». Masqués, la tête couverte d’un bonnet de nuit, et passés entre les barreaux d’une échelle, ils parcouraient les rues de la ville, s’attardant devant les maisons dont l’occupant avait eu des déboires conjugaux…
Le mercredi des Cendres, les conscrits, habillés en cuisiniers, tout en blanc, toque blanche, distribuaient les matefaims dans chaque foyer, moyennant quelques finances, et le tout accompagné de chansons. Quelques anciens se chargaient de la cuisson des matefaims.
Le 1er dimanche de Carême, c’étaient les « Brandons », feux de joie allumés un peu partout sur la montagne.
La Vogue du 1er mai
Les conscrits plantaient sur la place, et devant les demeures du maire et des adjoints les « mais », arbres coupés dans les « communaux » et surmontés d’un drapeau.
C’était la coutume aussi de ramasser et de rassembler sur une place tout ce qui « traînait » dans les rues; tombereaux, bancs, chaises, fagots, échalas, tonneaux !
Il ne reste plus actuellement que la vogue du 1er mai.
Le Charavalet
La Saint-Jean-Baptiste (24 juin), est la fête patronale de Lagnieu.
Annoncée la veille au soir et le matin de très bonne heure par le tir des « boëtes ». Fête foraine traditionnelle sur la place des Acquises. Le clou de la fête, c’est l’embrasement du « Charavelet ».
Tronc de peuplier dépouillé de ses branches et garni de fagots de sarments de vigne (les « royons ou rollions »), de paille, de vessies remplies d’essence, puis dressé à grand’peine. Un drapeau flotte au sommet. Et à la nuit, en grande pompe le maire, les conseillers municipaux, les pompiers, souvent une fanfare, suivis de la plus grande partie de la population, gravissent la montée de la gare pour mettre le feu au Charavelet. Et, si les flammes atteignent le drapeau du sommet, c’est de bon augure, les conscrites se marieront dans l’année !
Jusque dans les années 80, les conscrits organisaient 3 jours de bal : vendredi, samedi et dimanche soir où le bal était gratuit.
Le Charavelet, c’est le descendant des feux de la Saint Jean.
Aujourd’hui, la tradition perdure, les habitants de Lagnieu y sont très attachés. Le Charavelet est aujourd’hui mis en place par les services techniques de la ville et le Comité des fêtes organise une soirée dansante.
Un défilé se forme la place de la liberté. Précédé par une musique, le maire et des conseillers municipaux, parents et enfants montent aux Acquises, armés de flambeaux et le feu est mis au Charavelet. Après un repas pris sous les arbres et après l’embrasement du Charavelet, la soirée se poursuit par un bal gratuit.